Buzzistwa #28 Un héros de Martinique : André Aliker (1894 – 1934)

André Aliker

Histoire d’un homme qui défia l’ancienne plantocratie martiniquaise ; André Aliker est né au Lamentin, un 10 février 1894.

Fils d’ouvriers martiniquais, il grandit dans une famille travailleuse. Ce qui le pousse toujours à aller plus loin dans ses luttes et dans ses combats. Il part en France pour effectuer son volontariat militaire et de retour au pays, il travaille dans une épicerie à Fort-de-France et s’installe ensuite à son compte dans le commerce de gros et demi-gros.

C’est ainsi que prend forme son militantisme car il devient membre du groupe communiste Jean Jaurès et anime des réunions syndicales auprès des employés de commerce. Ce parcours militant atteint son apothéose quand il est nommé rédacteur en chef, correcteur et diffuseur du journal Justice, l’organe de presse du parti communiste en Martinique, fondé par Jules Monnerot, en 1920 dont la première édition du journal date du 8 mai de la même année.

Véritable outil médiatique d’informations populaire (et propagande pour d’autres), André Aliker met les feux aux poudres avec son article du 11 juillet 1933, dans une édition spéciale, dans laquelle il publie en gros titres « Le Panama de Lareinty, les chéquards de la fraude fiscale. Magistrats pris la main dans le sac ».

A partir de ce moment, sa vie est en danger et l’entourage de la famille Aubéry essaie d’en attenter. Jusqu’au jour fatidique, en janvier 1934, où, dans guet-apens organisé d’hommes de main – sous doute, engagés par la famille citée ci-dessus – on lui arrache la vie… Et, le 12 janvier 1934, à la lueur du jour, sur la plage de la commune de Case-Pilote de Fond Bourlet, un enfant fait cette découverte macabre du jeune André Aliker, ligoté et battu. Selon le film qui lui rend hommage, Justice(de Guy Deslauriers, 2009), le médecin légiste sur place, aurait décrété un suicide.

Il y aura quand même un procès, le 23 janvier 1936 et les principaux accusés seront relaxés, faute de preuve, tandis qu’Eugène Aubéry, convoqué en tant que témoin, ne se présente pas et écope de 100 francs d’amende.

Le célèbre historien Armand Nicolas a dédié sa plume dans un ouvrage intitulé Le combat d’André ALIKER, paru en 1974 ; nous concédant ainsi l’Histoire d’un homme dont l’héroïsme et la bravoure doit être enseignés à tous les jeunes martiniquais et martiniquaises.

Par Melody Moutamalle de Limièkilti

Sources de l’image https://www.martinique.franceantilles.fr/actualite/culture/re-decouvrir-andre-aliker-504528.php