Buzzistwa #20 Une Histoire climatique de la Martinique : les cyclones qui ont traversé l’arc antillais

Hu-Ra-Kanest l’appellation choisie par les Amérindiens (Les Indiens autochtones) en hommage à leur divinité du vent pour caractériser ces violentes manifestations naturelles de notre île qui fut secouée par ces dernières, depuis la nuit des temps.

D’ailleurs, conscients du climat capricieux de la Martinique, il semblerait que les Indiens autochtones avaient tenté de prévenir les colons sachant effectuer des pronostiques météorologiques sur la base de l’observation de leur environnement. Cependant, leur savoir exclusivement oral, source de mépris et d’incompréhension pour les nouveaux arrivants, ne s’est pas transmis et ceux-ci essuyèrent de plein fouet plusieurs ouragans majeurs.

En effet, dès l’année de la colonisation, à savoir 1635, il y eut un phénomène climatique assez violent. Les années suivantes ne furent point clémentes et les colons connurent de terribles ouragans en 1642 et en 1653, surtout en 1651 où le cyclone a été destructeur. Celui du 15 août 1666 a été particulièrement violent avec probablement plusieurs centaines de victimes.

Le XVIIIème siècle est une époque où l’activité cyclonique était très intense et la Martinique a été frappée par des terrifiants cyclones. On retiendrait celui du 4 septembre 1713 qui fit au moins 100 victimes ou encore celui du 13 août 1766 qui arrachait, à l’île, 440 de ses habitants.

Par contre, le cyclone du 11 octobre 1780 a été le plus meurtrier de l’histoire car son intensité avait marqué les esprits des contemporains, jusqu’alors jamais égalé. S’abattant le 10 du mois sur la Barbade et sur Sainte-Lucie, il touche la Martinique le lendemain. Le rapport du gouverneur d’alors mentionne « un des raz de marée des plus furieux [qui] mit le comble au malheur que l’on éprouvait. Il détruisit dans un instant plus de 150 maisons au bord dont 30 à 40 nouvellement bâties ». Ce fut la ville de Saint-Pierre la plus durement touchée avec des dommages matériels énormes comme la destruction de son récent fort ; celle des plantations aussi… Effectivement, on estimait que la récolte était perdue à hauteur d’un tiers au minimum…

Par Melody Moutamalle de Limièkilti

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