Buzzistwa #8 Les lois somptuaires « de la mode » (1720)

Même durant ces années, il existe une forme de mode vestimentaire en vogue. Ainsi,la société coloniale de l’époque était donc « fashion ».

En effet, il faut savoir qu’au début des années 1720 débute une sorte de phase sociale où les libres de couleur sont régulièrement présentés comme un « groupe » distinct des Blancs et homogène. Une nouvelle « caste » ou catégorie de la population naît… dont la pratique des affranchissements en est le base. Cette adoption de ce style vestimentaire, plus luxueux, par les libres de couleur, souligne la forte ségrégation raciale qui règne à l’époque et qui représente une garantie aux Blancs, très minoritaires (13% de la population environ), du maintien de leur pouvoir.

C’est donc dans ce contexte, que se renforcent les lois discriminatoires, ces fameuses lois somptuaires sur « les habillements des nègres et mulâtres tant libres qu’esclaves ». Éditées le 4 juin 1720, elles dénient le droit des libres de couleur de rivaliser avec le luxe vestimentaire des colons blancs.

L’habillement et la parure sont ainsi utilisés par les femmes de couleur pour s’assimiler à la société blanche, très puissante durant cette époque. La réaction l’autorité coloniale ne se fit pas attendre, puisqu’elle produisit ces lois somptuaires (1720, 1754, 1765 et 1809) qui leur interdisant le port de certains tissus – la dentelle et la soie notamment ­– et celui des bijoux en or.

Et même, l’article 2 et 3 précisent que les « nègres, mulâtres et indiens serviteurs » et les « mulâtres, indiens ou nègres affranchis ou libres de naissance » sont menacés de peines extrêmes, voire, de la perte de leur liberté – par la seconde catégorie – en cas de récidive.

Par Melody Moutamalle de Limièkilti

Source de l’image : Tableau de SAVART Joseph (1735 – 1801), intitulé « les Femmes créoles »

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