Buzzistwa #36 L’histoire du carnaval de Martinique

Il semblerait que notre fête populaire vienne de l’esclavage avec un mélange culturel détonant. En effet, dès les premières décennies de la colonisation martiniquaise, les Européens déportés apportèrent une forme carnavalesque qui étaient des fêtes burlesques et des calvacades dont l’origine soit vénitienne. 

Ayant déjà leurs coutumes ancrées dans leurs mémoires, les esclaves reprirent cette base culturelle pour en faire des réunions festives, bien entendu, interdites par le Conseil souverain, en 1678, qui ne souhaitait pas que  ce genre de réunions d’esclaves se fassent car elles pouvaient déboucher sur des révoltes. 

Mais progressivement, ces réunions d’esclaves deviennent des Nations puis des Convois car elles sont de plus en plus organisées avec des variétés ethniques extraordinaires. 

Saint-Pierre fut l’une des premières villes en Martinique où le carnaval devient une fête populaire, surtout après l’abolition de l’esclavage. Beaucoup de voyageurs parlent de cette effervescence carnavalesque qui était typique de cette ville. 

Après l’éruption de 1902 qui raya Saint-Pierre de la carte de la Martinique, le carnaval de Fort-de-France existait déjà mais ce dernier était encore loin d’avoir atteint la dimension quasi légendaire de celui de Saint-Pierre. 

Laissé à l’initiative de la rue, il lui faut attendre la période de l’entre-deux guerres (1918-1939)  pour voir quelques tentatives de structuration avec des apports spontanés comme celui du cercle d’anciennes élèves du pensionnat avec la présentation du costume créole et de ses atours traditionnels. 

Après la seconde guerre mondiale, soit en 1945,  des artistes comme Loulou Boislaville, Alexandre Nestoret et Paulette Nardal lancent le Concours de la chanson créole avec pour objectif de susciter l’apparition de rythmes et de textes relatifs au carnaval à l’instar de ce qu’était cette production du temps de Saint-Pierre. 

Le premier comité du carnaval est créé en 1964 et est dirigé par le Dr Rose-Rosette, puis, il lui succède le Comité actif du carnaval et Carnaval foyal menés par Mesdames Grazielle Bontemps et Solange Londas.

Peu à peu, le Carnaval martiniquais se façonne avec des personnages emblématiques qui rend notre carnaval si unique et riche, encore aujourd’hui. 

Par Melody Moutamalle de Limièkilti

Source de l’image : http://blog.manioc.org/2019/02/le-carnaval-la-martinique-dans-les.html