Buzzistwa #30 L’Histoire du Théâtre Aimé Césaire

Haut lieu de culture et de mémoire, le Théâtre Aimé Césaire a abrité entre ses murs l’Hôtel de ville de Fort-de-France, dont la construction a débuté entre 1848 à 1884 par un entrepreneur Krous. Cependant, les travaux de l’entrepreneur furent interrompus par deux grands phénomènes climatiques : le grand incendie de la ville, le 22 juin 1890, et le cyclone du 18 août 1891.

Ils sont repris et suivis par De Laguarigue, après modification des plans, et achevés le 21 septembre 1901, date de son inauguration.

Ce bâtiment est d’une beauté architecturale. En effet, la façade est ornée des armes de la ville et de la devise patriotique « Semper Francia » (« la France toujours »), qui est surmontée d’un campanile (lanterne surmontant le toit (d’un édifice civil) et contenant souvent une cloche d’horloge), composé d’une horloge à quatre faces. Le bâtiment est en pierre et est de style néo-classique. C’est donc un bel exemple de construction antillaise avec une forte présence du bois et des décors de frises dentelées.

D’ailleurs, voyant la potentialité de ce bâtiment, dès 1912, une annexe y est ajoutée dans laquelle on construit un théâtre municipal avec une salle à l’italienne de 800 places.

Dans les années 1970, le bâtiment étant devenu trop petit, le nouvel hôtel de ville se tient sur le Boulevard du Général de Gaulle et l’ancien est resté le théâtre municipal. Toutefois, Aimé Césaire, maire de la ville de 1945 à 2001, y conserve son bureau, même après la fin de son mandat en tant que maire honoraire et jusqu’à son décès.

Aujourd’hui, l’édifice accueille diverses expositions et spectacles et est a été rebaptisé Théâtre Aimé Césaire, le 30 septembre 2009, en hommage à ce grand homme décédé en avril 2008. En 2013, le bureau du poète disparu est devenu un espace muséal où des visiteurs et visiteuses peuvent découvrir l’univers de réflexion d’Aimé Césaire.

Ce bâtiment a donc connu multiples moments uniques de l’Histoire de la Martinique comme l’assassinat, en 1908, du maire foyalais, Antoine Siger, tué au balcon, en pleine campagne électorale.

Par Melody Moutamalle de Limièkilti

Sources de l’image http://www.manioc.org/images/MMC16033-0475i1