Buzzistwa #22 Un peuple méconnu des Antilles : les garifunas

Peuple méconnu des Antilles, les Garifunas, les « Caraïbes noirs » est une ethnie née d’un subtil mélange entre les esclaves noirs et les Amérindiens.

En effet, selon l’historien Sebastian Robiou Lamarche, spécialiste de Garifunas, leurs origines démographiques remontent jusqu’en 1605 (et pas en 1635, comme certains chercheurs le pensent). Cette année correspond au naufrage du navire Nuestra delBuenViaje, près de la Martinique, dans lequel deux cents esclaves s’échappent pour rejoindre les Caraïbes rouges. C’est la première source démographique des Amérindiens. Ceux de 1611 et de 1635 renforcent aussi la population des Caraïbes rouges car la majorité d’esclaves de ces bateaux, s’associe avec eux. Progressivement, une nouvelle tribu naît : les Caraïbes noirs.

D’ailleurs, l’année 1660 est un tournant pour l’histoire amérindienne et garifuna car elle est marquée par la signature du Traité de Basse-Terre. Effectivement, celui-ci installe, non seulement, un équilibre durable entre les Caraïbes et les Européens, mais également, concède la neutralité à la Dominique et à Saint-Vincent – deux territoires antillais qui jouent un rôle essentiel à l’expansion démographique des Blacks Caraibs. Effectivement, les esclaves des îles voisines, surtout de la Martinique et de la Guadeloupe, essaieront de gagner cet « eldorado » de liberté et devenir ainsi, membre de cette tribu.

Cependant, cette ère de liberté sera brusquement interrompue par la perte de la neutralité de ces deux territoires en 1763 avec le Traité de Paris qui deviennent anglaises. S’ensuivent des révoltes entre des Garifunas (aidés par les Français) contre la domination anglaise, entre 1779 et 1795. Ces dernières se soldent par une déportation d’une partie de ce peuple, hors leur « terre-mère » vers l’île de Roatan, en Honduras.

Un siècle plus tard, le même phénomène migratoire se produit mais il est voulu par les Garifunas qui émigrent,entre 1936 et 1945, vers les Etats-Unis et l’Amérique centrale pour avoir une meilleure vie et actuellement, ces communautés Garifunas existent encore et ils perdurent leur culture.

Par Melody Moutamalle de Limièkilti

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