Buzzistwa #33 La commission pour l’abolition de l’esclavage de 1848

Installée par décret, par le Gouvernement provisoire de 1848, le 4 mars, la commission pour l’abolition de l’esclavage précise que « nulle terre française ne peut plus porter d’esclaves ». En effet, de cette commission découle de nombreux épisodes historiques qui ont permis son émergence durant cette année phare qui marque significativement notre histoire locale. 

Déjà, en mai 1840, une commission est instituée par décision royale pour examiner les questions relatives à l’esclavage et à la condition politique des colonies. En effet, la Monarchie de Juillet (1830-1848), installée par les émeutes des « Trente Glorieuses », est plus libérale et permet de poser sur le tapis politique, la question de la poursuite ou non de ce système esclavagiste archaïque.

De ce fait, ces travaux, qui se poursuivent jusqu’en 1843, font évoluer la réflexion sur la nécessité de l’émancipation. Même, les assemblées parlementaires refusent l’idée d’une indemnité à verser aux colons après l’abolition, comme l’a fait le gouvernement britannique.

Du côté des lobbies des planteurs et des armateurs qui pratiquent la traite esclavagiste, ils s’opposent farouchement à toute modification du système existant.

Les lois Marckau de 1845 qui « allègent » la vie des esclaves n’arrêteront pas la machine de l’émancipation totale des esclaves qui obtiennent leur liberté par leurs luttes en mai 1848 et juridiquement, par le fameux décret de 1848.

C’est Victor Schoelcher qui préside cette commission, profitant de la Révolution de 1848 pour accéder à ses charges politiques (il a été Sous-secrétaire d’Etat chargé des colonies). Il demande au ministère de la Marine et des Colonies, ce même ministère qui avait institué les lois Mackau trois ans plutôt, tous les documents concernant les décisions des assemblées de la Révolution Française dans le domaine colonial et élabore, avec les membres de la commission, un ensemble de décrets qui fixent de nouveaux cadres de la vie sociale des esclaves libres créant de « nouveaux citoyens » appelés à élire au suffrage universel (masculin) leurs représentants à l’Assemblée Nationale.

Par Melody Moutamalle de Limièkilti

Source de l’image: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:1848_-_Commission_pour_l%27abolition_de_l%27esclavage,_Rapport_fait_au_ministre_de_la_Marine_et_des_colonies.png