Buzzistwa #26 La Martinique sous la fièvre jaune

S’il faut établir un bilan humain de la colonisation espagnole à la fin du XVIe siècle avec la confiscation des terres, les massacres, l’asservissement…Les épidémies restent la cause principale de l’extermination massive des populations amérindiennes. D’ailleurs, le choc microbien importé d’Europe, a décimé des autochtones non immunisés et asservis par le travail minier et en un siècle, 80 % à 90 % de la population disparaît, soumise aux maladies comme la rougeole, la varicelle, la variole ou la grippe.

Les Amérindiens des Grandes Antilles ont été anéantis dès le milieu du XVIe siècle ; ils vont être remplacés par les esclaves africains pour l’exploitation de ces îles par les Espagnols.

De ce fait, la conquête et la colonisation du Nouveau Monde vont entraîner une double catastrophe démographique mondiale avec :

  • L’extermination à grande échelle des populations amérindiennes : 80 millions fin XVe siècle, 5 millions début XVIIIe.
  • La déportation de 12 millions d’Africains vers l’Amérique.

Alexandre Moreau de Jonnès, haut fonctionnaire et militaire français, recense 17 épidémies rien que sur les territoires de Martinique et de Guadeloupe entre 1793 et 1819.

L’une de premières épidémies sur le territoire martiniquais fut celle de la fièvre jaune, maladie hémorragique virale aiguë qui est transmise par des moustiques infectés. Le terme « jaune » fait référence à la jaunisse présentée par certains patients. Elle débarque vers la fin du XVIIe siècle, soit quelques temps après que les Européens aient débarqué en Martinique.

Ayant eu des phases de fortes virulences  entre 1802 et 1808 (2891 morts), entre 1826 et 1830 (626 morts), entre 1838 et 1844 (1331 morts)  les ravages de la fièvre jaune aux Antilles, au début du XIXe siècle contribuent à recomposer les stratégies sociales et ethniques, et il n’est guère étonnant de constater, qu’en 1819, plusieurs comités de vaccine se créent tant en Guadeloupe qu’en Martinique. Même, en 1821, une « société médicale d’émulation » se met en place, en Martinique, afin de mieux surveiller la qualité du corps médical de l’île et d’améliorer les conditions sanitaires dans le but de favoriser la médicalisation du corps, dans les souches les plus déclassées de la société. Malgré les dispositifs mise en place, la fièvre jaune en Martinique fera des milliers de morts…

Par Melody Moutamalle de Limièkilti

Source de l’image http://beliasaintemarie.com/histoire/__trashed-2/