Buzzistwa #18 L’éruption « surprise » de saint-Pierre (1902)

La mémoire collective l’oublie quelque peu…

Il est vrai que le 8 mai 1902 avait déjà secoué notre commune « Pompéï ».

En effet, près de quatre mois après la destruction de Saint-Pierre le 8 mai précédent, le 30 août 1902, une nouvelle éruption volcanique destructrice de la Montagne Pelée a lieu.  En effet, elle est la sixième, après celles des 8 mai, 20 mai, 26 mai, 6 juin et 9 juillet. 

Ce 30 août, vers 21 heures, une série d’explosions du cratère se produisent. Les nuées ardentes se dirigent vers toutes les villes de la zone au-dessous du volcan, dont Saint-Pierre, déjà dévastée.

Le Conseil général évalue à environ 2 000, le nombre des victimes. La moitié habite Morne-Rouge. Des centaines de personnes sont tuées aussi à Ajoupa Bouillon, à Basse-Pointe et au Morne Capot (Lorrain).

Ce lourd bilan s’explique par la surprise des autorités et de la population, qui avaient été arrachés dans leur sommeil par un effroyable bruit.

Cependant, l’étude de l’éruption du 30 août 1902 a constitué l’acte de naissance de la volcanologie. Son pionnier, le géographe français Alfred Lacroix, missionné par le gouvernement, a décrit le phénomène de manière précise et exhaustive. La Montagne Pelée a poursuivi ses éructations jusqu’en 1905 avec un type d’éruption inédit, caractérisé par une brusque explosion et une nuée ardente, auquel les scientifiques donnent le nom de « péléen » (de Montagne Pelée).

Une aiguille de 350 mètres, composée de lave solidifiée, l’a surmontée longtemps avant de se désagréger. Elle a connu une nouvelle période éruptive en 1929-1932 avant de se rendormir pour une durée indéterminée…

Notre « chandelle » comme le décrit le chanteur martiniquais Eugène Mona peut donc s’allumer à tout moment…

Par Melody Moutamalle de Limièkilti

Sources de l’image : http://www.manioc.org/images/PAP110650147i1